Mon témoignage...

Introduction

Dans le contexte actuel, mon témoignage peut sembler similaire à bien d'autres. Cependant, je souhaite le partager afin d'aider les personnes qui n'ont pas encore ressenti l'urgence de comprendre le sens de mon projet et de ma lutte, et de les sensibiliser au mieux. Je suis convaincu que la diffusion du savoir scientifique et expérimental de manière objective, dans un cadre qui encourage les solutions alternatives, est la clé de voûte de la lutte pour préserver la planète Terre et la vie qu'elle abrite face à un scénario désastreux. J'espère ainsi que les individus pourront se forger une opinion éclairée et vérifier par eux-mêmes, si besoin est. De plus, j'aimerais transmettre aux gens l'envie d'agir, et pourquoi pas, dans un domaine qui me tient particulièrement à cœur.


Mon parcours de vie

Permettez-moi tout d'abord de vous présenter brièvement ma vie. Issue d'une famille nombreuse, j'ai vécu à Bruxelles dans un minuscule appartement avec un petit jardin composé d'une pelouse tristounette et d'un lilas. Ce jardin ne bénéficiait que d'une ou deux heures de soleil par jour. Très tôt, j'ai rêvé de le transformer en un jardin luxuriant, mais en tant que jeune enfant, cela n'est resté qu'un rêve. Dès l'âge de 7 ans, je me suis pleinement investi dans le scoutisme, et ce jusqu'à mes 27 ans. Cette période de ma vie m'a permis de découvrir la nature de près, principalement lors des camps scouts et lors de nos quelques vacances dans les Ardennes, et j'en suis tombé éperdument amoureux, même si je ne comprenais pas pleinement les mécanismes qui la sous-tendaient. Parallèlement, j'ai été attiré dès le plus jeune âge par les sciences et j'ai poursuivi des études dans le domaine de la physique.

À l'âge adulte, par amour pour mon épouse, j'ai quitté Bruxelles et nous nous sommes installés à Walhain. Cela a été une excellente opportunité pour moi, car nous avons acquis un grand jardin où j'ai pu mettre la main à la pâte. Au début, en tant que jeune jardinier, j'ai commis plusieurs erreurs. Cependant, étant très pragmatique, j'ai rapidement appris de ces erreurs et évolué. Au fil des années, notre jardin s'est agrandi et est devenu de plus en plus généreux. Une grande partie de celui-ci a été laissée à l'état sauvage, devenant ainsi une mini-forêt, dont une partie est comestible. Sans le savoir, je pratiquais déjà la permaculture.

Au fil des années, j'ai continué à approfondir mes connaissances en jardinage, en géopolitique et ensuite en permaculture. En 2018, pratiquement le jour de mes 50 ans, en mettant en relation toutes mes connaissances, j'ai réalisé que nous étions très probablement entrés dans une période difficile avec d'énormes défis à relever. Je ne vous cache pas que cela m'a profondément bouleversé. Curieux de vérifier mes intuitions, j'ai approfondi mes analyses. Plus j'allais loin, plus la situation devenait alarmante. En même temps, de nombreuses publications sur le sujet ont commencé à fleurir, et les catastrophes environnementales et climatiques se sont multipliées.

Pendant plus de trois ans, probablement un tiers de mes nuits ont été transformées en cauchemar. Ce fut une période particulièrement difficile. Avec le recul, j'ai compris qu'il s'agissait d'une nouvelle pathologie appelée solastalgie. À l'époque, les personnes engagées expliquaient que s'investir dans ce nouveau défi permettait d'atténuer les effets de cette pathologie et de nourrir l'espoir.

Depuis le début de l'année 2018, j'ai dévoré des livres, regardé des vidéos et assisté à des conférences sur de nombreux sujets pour approfondir mes connaissances. Parmi les thèmes abordés, on trouve le réchauffement climatique, la permaculture, l'agroforesterie, les sols vivants et leur biodiversité, les arbres, les cycles de l'azote, du carbone et du phosphore, la géopolitique, et bien d'autres encore. Les meilleures références que j'ai découvertes sont disponibles sur mon site.


Mon projet, mon combat

Je me considère donc comme un généraliste polyvalent. L'avantage de cette approche est que j'ai une vision globale, ce qui me permet de relier tous ces sujets entre eux. Dans le but d'approfondir mes connaissances, j'ai cherché pendant environ 3 ans à acquérir un terrain agricole pour mettre en pratique un certain nombre de mes connaissances et agir concrètement. Cela n'a pas été simple, car aucune banque n'a souhaité cautionner un tel projet, même lorsque nous avons proposé notre maison en hypothèque. Cette étape a été difficile à accepter, mais nous avons finalement vidé nos économies et compté sur l'aide financière de notre famille pour réaliser une partie de notre projet.

Ce projet me permet d'expérimenter ce que j'ai appris et, en plus, j'ai la possibilité de transmettre mes connaissances plus facilement, car j'ai une certaine expérience pratique. Nous avons donc finalement acquis une terre agricole d'une superficie de 35 ares, que nous aménageons progressivement en fonction de nos possibilités, bien qu'il s'agisse d'une activité non professionnelle. Nous continuons également à expérimenter et à aménager notre jardin.

Depuis le lancement de ce projet, la qualité de mes nuits s'est améliorée. Cependant, ce qui est toujours difficile à vivre, c'est l'injustice provoquée, volontairement ou non, par certains dirigeants (politiques, chefs d'entreprise, entrepreneurs, etc.) et les différents groupes de pression qui entravent la lutte des personnes qui se battent pour une planète littéralement en feu. Ce drame ne concerne pas seulement le climat, mais également le monde vivant qui s'effondre de manière particulièrement inquiétante.

Dans quelques mois, lorsque l'aménagement de notre terrain sera bien avancé, j'aurai le plaisir de vous le faire visiter en vous donnant des explications détaillées. D'ici là, j'aurai également l'occasion d’organiser des formations, des ateliers, des conférences et d'autres activités.


Conclusions

Tout ce que j'ai appris m'a montré que les solutions les plus efficaces viennent de la nature plutôt que de la technologie. Bien que les avancées technologiques puissent apporter leur aide, lorsque l'on comprend le potentiel des arbres, des forêts, des formes d'agriculture vertueuses, des pâturages, et bien d'autres éléments, on réalise l'énorme potentiel de ces solutions pour séquestrer le CO2, réguler les cycles de l'eau, réduire les risques de maladies et de zoonoses (comme le COVID), etc. La nature est incroyablement bien conçue et possède des capacités qui échappent à la plupart des gens. Malheureusement, le monde "moderne" a réussi à déconnecter complètement les individus de la nature.

Les solutions techniques doivent être sans conséquences néfastes pour l'environnement et la société dans son ensemble. Malheureusement, de nombreuses solutions sont centrées sur la technologie et comportent des risques environnementaux et sociaux, tandis que d'autres ne servent qu'à donner une illusion de "verdissement" (greenwashing).

Dans tous les cas, il n'existe pas de solution unique qui puisse relever ce défi. La manière la plus efficace d'agir est d'attaquer avec intelligence dès que possible sur tous les fronts en s'appuyant sur la science.

Même si nous agissons à la hauteur de ce qui est nécessaire, ce qui est loin d'être le cas, les dommages sont déjà faits. Dans un premier temps, nous pourrions limiter l'effondrement et espérer une stabilisation à moyen terme, voire une amélioration à très long terme (pour les générations futures). C'est pourquoi il est vital d'adopter des politiques à moyen et très long terme. Ce qui est déjà acquis, c'est que le monde ne sera plus jamais le même qu'il y a quelques décennies.

Outre les aspects environnementaux, les problèmes causés par l'humanité ont déjà un impact depuis longtemps sur le mode de vie des individus, sur l'immigration, les réfugiés climatiques, la géopolitique, etc. De nombreuses révoltes et guerres récentes sont déjà la conséquence du climat et de l'environnement dégradé. Ce phénomène existait déjà il y a des milliers d'années, lorsque les êtres humains agissaient sur leur environnement, déboisant des régions entières et provoquant la désertification. La différence est que ces actions étaient alors locales et qu'il était possible de se déplacer pour vivre ailleurs. Aujourd'hui, le problème est mondial, d'une intensité jamais vue depuis des millions d'années. Les techno-rassuristes qui promettent de nous envoyer sur Mars ne sont pas ceux qui apporteront une solution. La science démontre qu'il ne sera pas possible, pour de nombreuses raisons évidentes. Apprenons déjà à vivre sur Terre en respectant la vie qu'elle abrite.

Restons optimistes et j'espère susciter en vous un désir de compréhension. Une fois cette étape franchie, il vous sera impossible de ne pas agir.

J'invite tout le monde à agir, chacun à son échelle et avec les moyens dont il dispose, pour relever tous ces défis. Peu importe votre niveau de richesse et de pouvoir.

Marc.